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Nathalie Lecesne : quand la physique nucléaire fusionne avec l’innovation [épisode #4 Caen Normandie Destination Innovation]

Publié le 3 septembre 2025

Ingénieure de recherche au GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds) à Caen Normandie, Nathalie Lecesne consacre sa carrière à la production et à l’étude d’ions accélérés. À la croisée de la physique fondamentale, ses recherches ouvrent des perspectives inédites, vers la compréhension de la matière.

Après des études en physique fondamentale à l’Université Paris-Saclay, Nathalie s’installe à Caen, en Normandie et poursuit un Master 2, où elle découvre le GANIL. C’est dans ce haut lieu de la physique nucléaire qu’elle réalise sa thèse de doctorat, consacrée à la production d’ions radioactifs en ligne avec l’accélérateur Spiral 1. En 2005, elle rejoint le GANIL en tant qu’ingénieure de recherche, après un court passage en post-doctorat.

 

Un parcours de physicienne façonné par l’international

Elle saisit alors une opportunité décisive : un séjour de 18 mois à TRIUMF, le laboratoire canadien de référence en physique subatomique. De l’autre côté de l’atlantique, elle se forme à l’utilisation des lasers pour produire des ions accélérés, une technologie pionnière encore absente du GANIL à l’époque. À son retour, elle met en œuvre ce savoir-faire dans un projet financé par l’Agence Nationale de la Recherche, contribuant ainsi à positionner Caen comme un pôle de recherche d’excellence international sur ces thématiques.

Les lasers au service de la physique et de la santé

Aujourd’hui, Nathalie développe au GANIL des outils innovants permettant la production et l’étude d’ions accélérés à l’aide de lasers. Ces recherches, à la frontière de la physique nucléaire et de la technologie laser, visent à améliorer la compréhension des processus fondamentaux tout en ouvrant des applications concrètes. Parmi ces applications, certaines concernent directement la médecine : la production de radio-isotopes utilisés en oncologie.

  • Ces particules, capables de cibler l’ADN des cellules cancéreuses, sont étudiées pour des traitements de précision dans la lutte contre le cancer. Une illustration saisissante de la manière dont la recherche fondamentale peut se traduire en avancées au service de la société.

Caen, un écosystème favorable à l’innovation scientifique

Pour Nathalie, Caen est un territoire unique pour mener ces travaux de recherche et d’innovation : « Nous bénéficions d’un environnement local fort, avec des collaborations riches, par exemple avec le Laboratoire de Physique Corpusculaire (LPC), le Centre de recherche sur les ions, les matériaux et la Photonique (CIMPA) ou encore le laboratoire GREYC (Groupe de recherche en informatique, image et instrumentation de Caen), avec qui nous explorons l’intégration de l’IA dans nos recherches en physique ». La proximité entre laboratoires, université et infrastructures de recherche, notamment au sein du Science & Innovation Park Epopea où s’anime un écosystème particulièrement dynamique, crée un environnement scientifique stimulant, où l’accueil d’étudiants constitue également une opportunité précieuse de transmission. Le soutien affirmé de la Région Normandie, en particulier sur le plan des financements, renforce cette dynamique et permet de structurer des projets ambitieux.

Le conseil de Nathalie pour les futurs chercheurs

Ce que j’apprécie avec la recherche, c’est la satisfaction que l’on ressent lorsqu’on apporte une réponse à une question. On apprend chaque jour, et comprendre certains phénomènes sont des moments exaltants.

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